Nouvelles normes de construction dans l’arrondissement St-Laurent.

Bonjour !


25 juin 2024







Les oiseaux tiennent un rôle important dans les écosystèmes en agissant entre autres comme pollinisateurs et agents de dispersion des graines mais aussi en contribuant au contrôle des organismes nuisibles. C’est pourquoi l’arrondissement St-Laurent a décidé d’agir concrètement pour protéger les oiseaux sur son territoire montréalais. 

Les collisions avec une surface vitrée constituent l’une des principales causes de mortalité d’origine humaine chez les oiseaux en raison de la transparence ou de la réflectivité den fonction du verre choisi. Selon une estimation du gouvernement fédérale, jusqu’à 42 millions d’oiseaux périraient au Canada chaque année des suites de collisions avec des édifices et c’est pas moins de 70 000 oiseaux par jour en périodes de migration bi-saisonnière.  C’est en partie pour cette raison que l’arrondissement St-Laurent a adopté un règlement le 25 juin 2024 pour réduire les risques de collisions d’oiseaux dans les vitres des nouveaux bâtiments.

Le nouveau PIIA (Plans d’Implantation et d’Intégration Architecturale) de l’arrondissement St-Laurent de la ville de Montréal a été ajouté la construction d’habitations, bâtiments et aménagements paysagers près ou sur les terrains adjacents aux milieux naturels afin de minimisé les risques de collisions pour les oiseaux. Dorénavant, le verre transparent est désormais interdit pour les garde-corps extérieurs sur tout le territoire. Seul le verre opaque, givré, fritté ou comprenant des marqueurs visuels peut désormais être utilisé comme garde-corps, rampe, garde-fou et balustrade d’un bâtiment ou d’une construction, et ce, sur tout le territoire de l’arrondissement St-Laurent. Ces nouvelles mesures s'inscrivent dans le troisième objectif du PUC (Plan d’Urgence Climatique) de l’arrondissement St-Laurent qui vise à protéger la biodiversité pour augmenter la résilience face aux aléas climatiques et de se préparer aux changements climatiques.

Des normes supplémentaires de construction et d’implantation sont aussi prévues pour les nouvelles constructions aux abords des milieux naturels. Une campagne de sensibilisation sera également lancée auprès de la population en 2025. Ces mesures s’inscrivent dans la politique de protection de la biodiversité de Saint-Laurent, première municipalité en 2019 à obtenir la certification « Ville amie des abeilles », affirme le maire de l’arrondissement, Alan DeSousa.
  
Certains types de bâtiments comprenant des murs extérieurs fenestrés ou vitrés à plus de 50 % devront conformer leurs vitrages à un traitement particulier en cas de nouvelle construction, d’agrandissement, de remplacement d’un mur-rideau ou de modifications extérieures.  

Murs extérieurs fenestrés :

Il s’agit des catégories suivantes : 

• Habitations multifamiliale (h4)
  
• Habitations multifamiliale de service (h5) 
  
• Habitations multi-chambre (h6)
  
• Bâtiments d’usage industriel (I), de commerce de détail (C) ou de service (S)  
  
• Édifices dans un parc ou espace vert.
  

Traitement particulier :

Ainsi, pour les murs extérieurs concernés, 90 % des vitres, incluant les serres et les garde-corps situés à moins de 16 m du sol ou à moins de 4 m à partir du niveau de la toiture végétalisée, doivent désormais faire l’objet d’un traitement particulier détaillé incluant, entre autres: 

• Marqueurs visuels dépolis à l’acide attestés par le fabricant; 
  
• Marqueurs ultraviolets attestés par le fabricant; 
  
• Verre fritté attesté par le fabricant; 
  
• Film attesté par le fabricant et qui est apposé par un expert dans le domaine. 
  

Ce traitement permet de réduire la réflectivité du vitrage et, par conséquent, les risques de collisions pour les oiseaux mais également de rendre plus visible le vitrage transparent.
Cette liste n’est pas exhaustive et seul le règlement en vigueur prévaut.


Garde-corps extérieurs :

Le verre transparent est désormais interdit pour les garde-corps extérieurs sur tout le territoire. Seul le verre opaque, givré, fritté ou comprenant des marqueurs visuels peut désormais être utilisé comme garde-corps d’un bâtiment ou d’une construction, et ce, sur tout le territoire de l’arrondissement St-Laurent. Cette liste n’est pas exhaustive et seul le règlement en vigueur prévaut.


Tout le monde peut faire sa part

La population est invitée à poser des gestes concrets pour contribuer à la protection des oiseaux sur le territoire. 

Voici quelques conseils: 

• Recouvrir les fenêtres de marqueurs visuels pour la rendre plus visible pour les oiseaux. Pour être efficace, un motif devrait être appliqué sur toute la surface et à l’extérieur et être d’une couleur qui contraste bien avec la végétation. 
  
• Installer des écrans extérieurs, des toiles solaires ou des volets. 
  
• Utiliser des produits de prévention des collisions, comme du ruban ou des points autocollants, des marqueurs à peinture à base d’huile, etc. 
  
• Profiter d’une rénovation des fenêtres pour choisir un verre à motifs sans danger pour les oiseaux ou des matériaux conçus pour la sécurité des oiseaux. 
  
• Placer les mangeoires à moins d’un mètre (1 m) des fenêtres. Ainsi, l’oiseau ne pourra pas prendre suffisamment de vitesse pour frapper brusquement la fenêtre en quittant la mangeoire. 
  
• Éloigner autant que possible les plantes d’intérieur des fenêtres afin de réduire le risque d’attirer les oiseaux vers celles-ci. 
  
• Fermer les stores ou les rideaux afin de réduire la vue dégagée à travers les fenêtres opposées. Toutefois, cela peut éliminer l’effet de transparence mais pas la réflexion.
  

Actions déjà entreprises par Saint-Laurent pour protéger les oiseaux 

• Protection et restauration de la biodiversité locale. 
  
• Promotion de la connectivité entre les espaces naturels: corridor de biodiversité. 
  
• Gestion de l’habitat: inventaire d’arbres et plan de foresterie. 
  
• Préservation des chicots dans certains milieux naturels pouvant être utilisés par de nombreuses espèces d’oiseaux comme gîtes ou sites de reproduction et source de nourriture. 
  
• Adaptation des interventions afin d’éviter la perturbation de la nidification (tonte et gestion des parcs et milieux naturels). 
  
• Promotion de la plantation de flore indigène dans les projets de restauration des milieux naturels de l’arrondissement et lors de la distribution de végétaux pour les citoyens. 
  
• Inventaire périodique de l’avifaune dans les milieux naturels de l’arrondissement. 
  
• Adhésion au programme « BeeCity » pour promouvoir la protection des pollinisateurs et leurs habitats. 
  
• Installation de nichoirs et perchoirs dans certains parcs et espaces verts de l’arrondissement. 
  
• Vente de mangeoires à prix modique aux citoyens.
  

Pourquoi les oiseaux se cognent-ils contre les vitres ?

Pendant les périodes où les oiseaux sont les plus actifs, celles pendant laquelle ils se reproduisent et ils élèvent les petits, les oiseaux viennent à percuter sur les vitres des fenêtre ou des gardes-corps vitrés. Le phénomène peut être plus ou moins important selon la configuration des habitations. Paradoxalement, les spécialiste du comportement animal peines à trouver une explication cohérente compte tenu du fait que la vision est, chez les oiseaux, le sens le plus important, le plus développés qu'ils soient diurnes ou nocturnes. Bien sûr, toutes les espèces ne bénéficient pas tous de la même acuité visuelle, mais on peut considérer que leur vue est souvent comparable à la nôtre. Toutefois, le phénomène de collision d’oiseaux dans les fenêtres vitrées ne concerne pas tous les oiseaux. Il semblerait que les oiseaux nichant dans des arbres à proximité des maisons soient davantage concernés.

La première explication qui vient à l’esprit est que l’oiseau ne perçoit pas la surface vitrée. Les phénomènes de collision d’oiseaux sont plus nombreux en milieu urbain, où l’on trouve des bâtiments composés de larges baies vitrées. En plein jour, si les locaux ne sont pas éclairés, ces surfaces réfléchissent leur environnement. Dans le cas où des arbres ou des étendues de pelouse se trouvent à proximité, ces éléments s’y reflètent. Aussi, l’oiseau en vol croit se diriger vers un arbre. Mais le plus souvent, arrivé à proximité, il se rend compte de son erreur et peut sortir de sa trajectoire initiale pour éviter l’obstacle.

La deuxième explication se base également sur le reflet de l’environnement dans les vitres. Le phénomène concernerait davantage les oiseaux de sexe masculin : l’oiseau aperçoit son propre reflet sans interpréter qu’il s’agit du sien, ce reflet étant pris pour l’image d’un rival qui se comporte de la même façon. Il s’apprête donc à l’affrontement. Il peut falloir un peu de temps à l’oiseau et quelques bosses pour qu’il se rendre compte de son erreur. Il arrive donc que l’oiseau se jette à plusieurs reprises contre la vitre jusqu’à se blesser gravement. Parfois le choc est tellement fort que l’oiseau peut souffrir d’une hémorragie interne et mourir assez rapidement. 

La plupart des oiseaux ont un fort comportement territorial, surtout pendant la saison de reproduction. Quand un mâle défendant son territoire voit accidentellement son reflet dans une surface réfléchissante comme une fenêtre, un des miroirs extérieurs ou le pare-choc chromé d’une voiture, il le considère comme un rival qu’il doit chasser. La plupart des oiseaux n’ont en effet pas la capacité de comprendre que cet autre oiseau n’existe pas vraiment.

L’attaque de fenêtres de verres concerne ainsi plutôt des espèces urbaines qui nichent près des parcs naturels, ou dans la végétation qui entoure les maisons. Et de plus de grands oiseaux peuvent briser la  le verre d’une fenêtre.
















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Très intéressant !

Voilà amplement de renseignements pour qui veut faire sa part.