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8 octobre 2024
Constatation d'importantes pertes d’habitats naturels dans les Grandes-Prairies
Partout en Amérique du Nord, les effectifs des oiseaux qui peuplent les grandes prairies diminuent plus rapidement que ceux de la plupart des autres groupes d’oiseaux. La cause en est simple : les habitats des prairies continuent de se dégrader et de se raréfier. Les pertes ne se produisent pas seulement dans les prairies naturelles, mais elles sont également répandues dans les prairies agricoles créées par l’être humain, comme ceux des pâturages et les prés de fauche, surtout celles dans l’Est du continent américain.
Des membres du personnel de l’organisme de conservation Oiseaux-Canada ont réalisé différents travaux de recherche et de surveillance et ont aidés des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux à l’échelle provinciale, nationale et internationale à élaborer des stratégies de conservation. La conservation des habitats des oiseaux des prairies dépende presque entièrement des propriétaires des terres privées, en particulier celles des agriculteurs des lieux de reproduction et d’hivernages.
Les oiseaux qui vivent principalement ou uniquement dans les prairies de l’ouest ont diminué de 90 % au cours de la même période, selon le rapport. Ian Cook, gestionnaire de la conservation des prairies pour Oiseaux-Canada, a affirmé que le déclin généralisé de la population est le résultat de la destruction ou de la fragmentation des prairies par les terres cultivées et l’expansion urbaine, l’industrie énergétique et les changements climatiques.
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La perte d’habitat de prairies est principalement due à la conversion de prairies en terres cultivées » a dit M. Cook. «
Il est souvent peu judicieux, voire insensé, pour les agriculteurs et les éleveurs de choisir de conserver les prairies intactes et d’élever des vaches, s’ils peuvent plutôt cultiver des cultures annuelles. Cela ne veut pas dire que l’agriculture est mauvaise ou facile, c’est important et difficile », a-t-il précisé. «
Mais il faut reconnaître qu’il est urgent de s’attaquer à la perte des oiseaux de prairie et de la biodiversité. C’est parce que ces prairies sont aujourd’hui l’un des habitats les plus menacés au Canada et sur la planète qu’elles sont en train de disparaître ».
M. Cook a déclaré qu’environ 1840 kilomètres carrés de prairie disparaissent chaque année dans le secteur. «
Cela représente donc en moyenne un hectare de prairie toutes les trois minutes ».
Plectrophane à ventre noir (calcarius ornatus)
Chevêche des terriers (athene cunicularia)
Le rapport indique que la population de plectrophane à ventre noir (
calcarius ornatus), un petit passereau des prairies a diminué de près de 95 % au cours des 50 dernières années. On estime qu’il y a 3,1 millions de plectrophane à ventre noir dans le monde, dont un peu moins de 700 000 au Canada. La chevêche des terriers (
athene cunicularia) est une autre espèce menacée de disparition au Canada, indique le rapport. «
La chevêche des terriers est un strigidés, un genre chouette aux longues pattes adaptées à la vie dans les prairies était autrefois un oiseau nicheur commun dans les prairies sèches de l’Ouest canadien, mais elle est devenue très rare ». L’estimation la plus récente de la population, en 2017, faisait état de 270 chevêches des terriers dans les Grandes-Prairies. En 2006, la population était estimée entre 800 et 1600 individus.
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La perte d’habitat posait des problèmes majeurs aux oiseaux des prairies pendant la saison de nidification, car ils peuvent être plus exposés aux prédateurs qui chassent les œufs ou les oisillons, ou parce que ces oiseaux ne sont pas en mesure de trouver un endroit pour nicher. Le succès de reproduction de ces oiseaux diminue alors. C’est ce qui conduit réellement à ces pertes d’oiseaux des prairies » a déclarer Ian Cook, gestionnaire de la conservation des prairies pour Oiseaux-Canada.
M. Cook a indiqué que l’organisation souhaite que le public comprenne la vraie valeur des prairies, non seulement pour l’habitat qu’elles fournissent aux oiseaux, mais aussi pour leur capacité à séquestrer le dioxyde de carbone et à atténuer les inondations. Il a ajouté que l’achat de bœuf canadien nourri à l’herbe, élevé sans l'utilisation d'hormones de croissance ou d'antibiotiques, contribue à préserver les prairies, contrairement au parcs d'engraissement industriels bovins. Tout comme ce que ferais l’action gouvernementale contre les changements climatiques. «
Les variations climatiques anormales sont d'autre menace pour ces oiseaux : ces phénomènes météorologiques extrêmes […] sont provoqués par les changements climatiques, un problème auquel sont confrontés les oiseaux des prairies et qui peuvent être résolus ».
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Ce rapport nous montre que lorsque nous comprenons vraiment bien un problème et que nous prenons des mesures délibérées et efficaces pour y remédier, nous pouvons faire des choses vraiment incroyables pour la conservation des oiseaux », a-t-il insisté, ajoutant que le rapport identifie également une augmentation des populations de sauvagine et d’oiseaux des zones humides. «
Beaucoup d’entre eux étaient au bord de l’extinction au début de ce siècle. Mais parce que nous y avons mis du nôtre et que nous y avons investi, nous avons rétabli un grand nombre de ces espèces. Et maintenant, ces groupes d’oiseaux constituent l’une des plus belles réussites en matière de conservation en Amérique du Nord ».
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