Projet d'éoliennes à Charlevoix, menace-t-il les habitats de la grive De-Bicknell ?

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MessageSujet: Projet d'éoliennes à Charlevoix, menace-t-il les habitats de la grive De-Bicknell ?    Projet d'éoliennes à Charlevoix, menace-t-il les habitats de la grive De-Bicknell ? Icon_minitime24/10/2023, 12:12

Bonjour !

24 octobre 2023


Les choix des emplacements d’éoliennes menace-t-ils les habitats de reproduction de la grive De-Bicknell ?

Malgré des demandes répétées, les experts des gouvernements du Québec et du Canada n’ont toujours pas obtenu toutes les informations nécessaires pour évaluer l’impact du projet éolien Des-Neiges, dans la région de Charlevoix, sur la grive De-Bicknell. Plus de la moitié de la population mondiale de cet oiseau « en situation critique » se trouve dans la province. Les études d’impact de ces deux phases font l’objet d’échanges depuis plusieurs mois entre les promoteurs et les experts d’ECCC (Environnement et Changement Climatique Canada) et du MELCCFP (Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte Contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs).

Les scientifiques gouvernementaux ont ainsi exigé à plusieurs reprises des précisions concernant la présence de la grive De-Bicknell, la superficie d’habitats touchés et les impacts prévus de la réalisation de ce projet, puisque l’empiétement sur son habitat de reproduction sera permanent.

Le directeur général de Québec-Oiseaux, Jean-Sébastien Guénette, appelle à la plus grande prudence avant d’autoriser des projets éoliens dans l’habitat essentiel de la grive De-Bicknell (catharus bicknelli), cette espèce de passereau qui est inscrite depuis plus de dix ans comme étant « menacée » en vertu de la Loi sur les espèces en péril. « Nous avons un rôle important à jouer dans la sauvegarde de cette espèce, puisqu’au moins 50 % de la population mondiale se trouve au Québec, mais aussi 95 % de l’habitat propice à la nidification. Il ne faut donc pas perdre cette population, parce que ça accentuerait le risque d’extinction », fait-il valoir.

Il met aussi en garde contre les impacts du déboisement dans le secteur. « Même si on le fait en dehors de la période de nidification, il faudra attendre plusieurs années avant de retrouver un habitat propice, puisque cette grive est très sélective. »


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Construction de parcs éoliens dans une aire de reproduction de la grive De-Bicknell 

Les sommets de montagnes est l’habitat de nidification de la grive De-Bicknell et ces même sommets sont utilisés pour la construction des parcs éoliens. 

Au Canada, la production d’énergie éolienne a connu un essor au cours de la dernière décennie et plusieurs projets de parcs éoliens ont été réalisés dans l’habitat de la grive De-Bicknell par exemple, 33 éoliennes ont été construites au mont Caribou au Nouveau-Brunswick, au Québec 75 éoliennes au massif Du-Sud, 164 éoliennes aux terres Du-Séminaire de la seigneurie de Beaupré, 175 éoliennes au secteur de la rivière Du-Moulin (Charlevoix, Fjord-Saguenay), 40 éoliennes à St-Robert-Belleramin en Estrie et les 37 éoliennes au mont Rothery, les 30 éoliennes au mont Miller, en plus des projets de 37 éoliennes au mont Porphyre et au mont York près de Murdochville en Gaspésie. Au total, le Québec compte déjà 623 éoliennes dont 872 sont en projets de développement ou en début de construction dans diverse région de son territoire.

Pour l’année 2015, les éoliennes pont générer 4 000 mégawatts, selon Hydro-Québec. Le potentiel de puissance estimé sur le territoire du Québec par les parcs d’éoliennes a été évaluer à 4 millions de mégawatts (2015). En Nouvelle-Écosse, on compte 76 éoliennes pour une production de 552 MW soit 16 % de la capacité totale de cette province. Les sites occupés par la grive De-Bicknell pendant la saison de reproduction correspondent à certains des endroits où les vents de la province sont les plus élevés. Le développement des futures parcs éoliens extra-côtier, à des fins de production d’énergie possède donc un grand intérêt économique et les pressions pour leur développement va s’intensifier au cours des prochaines années (M. Elderkin, comm. pers., 2015). 

Le plus grand producteur d’énergie éolienne au Canada (2021) est l’Ontario (11 080 GWh), suivi par le Québec (10 838 GWh), de l’Alberta (6 089 GWh), la Colombie-Britannique (1 846 GWh), la Nouvelle-Écosse (1 270 GWh), le Manitoba (965 GWh), la Saskatchewan (783 GWh), le Nouveau-Brunswick (764 GWh), l’Île du Prince-Edward (599 GWh), Terre-Neuve-et-Labrador (157 GWh), le Yukon (4,0 MWh), les territoire du Nord-Ouest (2 MWh) et le Nunavut (0,5 MWh).

Le défrichement nécessaire pour l’installation des éoliennes, ainsi que pour la construction des chemins d’accès et des corridors de transport d’électricité qui les accompagnent, entraîne une perte d’habitat (Zimmerling et al., 2013) et peut conséquemment affecter la grive De-Bicknell de façon négative. De plus, la mortalité par collision avec les éoliennes a été rapportée pour diverses espèces d’oiseaux (Zimmerling et al., 2013) et bien qu’il n’y ait pas de cas connu chez la grive De-Bicknell, l’espèce pourrait tout de même être exposée à ce risque (voir aussi les collision sur des structures anthropiques).

Les menace des structures anthropiques (relatif à l'activité humaine) comme les éoliennes et les tours de communication ainsi que d’autres structures verticales représentent une source de mortalité importante pour diverses espèces d’oiseaux et chauves-souris (Calvert et al., 2013). Elles pourraient possiblement aussi avoir une incidence négative sur les grives De-Bicknell.


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Les trois secteurs des parcs éoliens Des-Neiges 


Secteur Sud 
Serait localisé sur le territoire non organisé Lac-Jacques-Cartier dans la MRC de La Côte-de-Beaupré et comprendrait de 60 à 80 éoliennes pour une puissance installée d’environ 400 MW.  ​ 

Secteur Charlevoix 
Serait localisé dans la MRC de Charlevoix et comprendrait de 60 à 80 éoliennes pour une puissance installée d’environ 400 MW. 

Secteur Ouest
Serait localisé sur le territoire non organisé Lac-Jacques-Cartier dans la MRC de La Côte-de-Beaupré et pourrait s’étendre sur le territoire de la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury dans la MRC de La Jacques-Cartier. Le secteur Ouest comprendrait de 60 à 80 éoliennes pour une puissance installée d’environ 400 MW. 



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MessageSujet: Pour le projet d’éoliennes Des-Neiges     Projet d'éoliennes à Charlevoix, menace-t-il les habitats de la grive De-Bicknell ? Icon_minitime10/1/2024, 13:07

Bonjour !

10 janvier 2024


Le MELCCFP ordonne la tenue d’un BAPE



Le Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune, des Forêts et des Parcs ordonne la tenue d’un BAPE (Bureau d’Audiences Publiques sur l’Environnement) sur la première phase du projet éolien Des-Neiges près du parc du Mont-Sainte-Anne, le plus important projet éolien du Canada. Le mégaprojet Des-Neiges, développé par les compagnies Boralex, une entreprise privé de production d'énergie éolienne canadienne, fondée en 1990. Hydro-Québec est une société d’État québécoise responsable de la production, du transport et de la distribution de l’électricité au Québec, fondée en 1944 et Énergir, une entreprise privée de distribution de gaz naturel et d’électricité, fondée en 1957. 

Ce projet sera le plus important avec une capacité de 1200 MW à l’issue de ses trois phases. La première, le secteur sud, va se déployer juste au nord de la municipalité de St-Ferréol-les-Neiges. Le deuxième est le secteur  Des-Neiges-Ouest (400 MW) situé près au nord de St-Brigitte-de-Laval (400 MW) et le secteur Des-Neiges-Charlevoix situé à l’ouest de Baie-St-Paul (400 MW).

Cette phase qui demandera 1 milliard d’investissements doit compter 67 éoliennes parmi les plus hautes au Québec, à près de 200 mètres avec la pale. Boralex a dit mardi accueillir favorablement la tenue de cette audience publique, qui avait été demandée formellement au ministre. Des citoyens sont inquiets de l’impact visuel qu’aura le projet éolien Des-Neiges près du parc du Mont-Sainte-Anne. M. Harvey et d’autres citoyens de St-Ferréol-les-Neiges demandent que ce projet soit implanté à au moins trois kilomètres du parc. À l’heure actuelle, l’éolienne la plus proche sera à un demi-kilomètre de ses limites. Les opposants ont lancé une pétition qui a recueilli quelque 1400 signatures. « Je suis content que le BAPE accepte qu’on puisse aller s’exprimer, au moins. On n’est pas contre les éoliennes, mais on demande juste une zone tampon pour protéger le parc », a réagi l’ancien olympien Pierre Harvey. Cette audience publique sera la première à se pencher sur un projet éolien depuis 2016. 

Dans un courriel une porte-parole de Boralex, Katheryne Coulombe a indiqué : « Nous avons travaillé très fort au cours des dernières années pour trouver un équilibre entre l’ensemble des contraintes du site, qu’elles soient techniques, environnementales, réglementaires et sociales, afin de proposer le meilleur projet possible dans le respect de l’environnement et des communautés d’accueil et nous sommes d’avis que le projet, dans sa configuration actuelle, atteint cet équilibre ».

L’audience publique du BAPE doit commencer le 5 février. C’est vers la fin de ce même mois que le BAPE va se rendre sur place pour entendre les citoyens et recueillir les mémoires. Le Bureau ignore pour l’instant où auront lieu ces séances, mais probablement à Beaupré ou à St-Ferréol-les-Neiges, selon la disponibilité des locaux.

Rappelons que le projet éolien Des-Neiges doit être mis en place sur le plus grand territoire privé au Canada, soit les terres du Séminaire de Québec, près de la capitale québécoise. C’est ici, dans le territoire privée de la Seigneurie de Beaupré, que Boralex, Énergir et Hydro-Québec veulent ériger les trois phases du projet éolien Des-Neiges. En comptant les 164 éoliennes (364 MW) déjà installées sur ce territoire depuis quelques années, plus ce nouveau projet éolienne (1200 MW), le mégaprojet comptera à terme 365 éoliennes avec une capacité totale de 1564 MW.


Gabriel Béland du journal La Presse.

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Bonjour !


Le Séminaire de Québec se défend de sacrifier le joyau caché de Charlevoix



23 aout 2024

Le séminaire de Québec, propriétaire de la seigneurie de Beaupré où le controversé parc éolien Des-Neiges doit pousser en 2026-2027, se défend de sacrifier un des plus beaux paysages de Charlevoix à l’autel de l’énergie.

Les terres du séminaire communément désignée historiquement comme « La Seigneurie de Beaupré », à une superficie de près de 1 600 km2. Ce grand domaine forestier forme une large bande parallèle au fleuve, de plus ou moins 95 km de longueur par 20 km de largeur, partant à l’ouest des villes de Stoneham et de Ste-Brigitte-de-Laval jusqu’à la rivière Du-Gouffre de la municipalité de St-Urbain situé à l’Est. 


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Carte des divisions territoriales de la région de Charlevoix


La seigneurie de Beaupré fut créée par la Compagnie de la Nouvelle-France à Paris le 15 janvier 1636 sous la directive du cardinal Richelieu (1585-1642), principal ministre du roi Louis XIII (1601-1643). C’est avec les Cent-Associés de la Compagnie de la Nouvelle-France que Mgr de Laval (1623-1708), eut à transiger lorsqu’il décida, en 1662, d’acquérir la seigneurie de Beaupré. Le but de cette transaction était de doter la société des prêtres du séminaire des ressources nécessaires pour ses œuvres. Cette communauté de prêtres, qu'il fonda le 26 mars 1663, se nomme maintenant le « Séminaire de Québec ». Le séminaire est une corporation légalement constituée suivant la Loi concernant le séminaire de Québec. Conformément aux desseins du fondateur de la communauté des prêtres du séminaire de Québec, la seigneurie de Beaupré continue de procurer, trois siècles et demi plus tard, un revenu de subsistance pour les œuvres et les services que le séminaire maintient pour le diocèse de Québec.

Dans une lettre d’opinion partagée avec le journal Le Devoir, le géographe et consultant en aménagement du territoire, Anthoni Barbe, laisse entrevoir, photos à l’appui, un joyau spectaculaire et caché niché dans la région de Charlevoix, à l’endroit même où Hydro-Québec Énergir et Boralex souhaitent faire gyrer entre 60 à 80 éoliennes. « Cette vallée glaciaire où la rivière Ste-Anne creuse son sillon entre le lac De-la-Tour et le fleuve St-Laurent, n’est pas une vallée comme les autres : c’est l’une des plus belles du Québec . Elle n’a pourtant presque personne pour l’admirer puisque l’accès au public y est interdit, hormis pour les travailleurs forestiers et pour les villégiateurs occasionnels qui fréquentent l’un des 201 clubs de chasse et pêche de la seigneurie de Beaupré » selon l’auteur de la lettre, Anthoni Barbe. 

C’est au sommet des montagnes charlevoisiennes qu’Hydro-Québec et ses partenaires souhaitent planter des éoliennes, sacrifiant non seulement un paysage d’exception, selon Anthoni Barbe, mais aussi l’habitat de deux espèces menacées, le caribou forestier et de la grive de Bicknell (catharus bicknelli). D’où l’importance, écrit-il en référence aux photos prises sur place, de partager ces images, pour que les gens du Québec puissent bien mesurer l’ampleur de ce que certains sont prêts à sacrifier au nom de la production énergétique.

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« On force un peu la note »

Le parc éolien Des-Neiges doit se décliner en trois phases de 60 à 80 éoliennes chacune et s’étendre à partir du territoire du lac Jacques-Cartier, à l’ouest, jusqu’à la MRC (Municipalité Régionale de Comté) de Charlevoix, à l’Est. Sa capacité totale, à terme, doit voisiner les 1200 MW. La réalisation du secteur Charlevoix coûterait un milliard de dollars, selon l’estimation comprise dans l’étude d’impact environnementale présentée au MELCCFP (Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs) en 2022, et ajouterait 70 éoliennes dans le bassin du versant primaire de la rivière Ste-Anne. Le déboisement prévu, dans cette même zone, s’élèverait à 418 hectares.

Le séminaire de Québec a autorisé en 2005 les premières éoliennes dans sa seigneurie. Les revenus tirés de la location de son territoire ont permis de renflouer ses coffres et de d’assurer la pérennité de sa mission et de son oeuvre, explique l’abbé Gilles Routhier, supérieur général du séminaire. « Nous avons plusieurs édifices patrimoniaux au centre-ville de Québec et la loi exige des inspections et la réfection de la maçonnerie tous les cinq ou dix ans. Sans les revenus tirés de la seigneurie, nous ne pourrions tout simplement pas conserver ces édifices » souligne l’abbé. Le séminaire explique avoir exploré par le passé l’idée de vouer une partie de sa seigneurie, grande d’environ 1600 km2, à un usage récréotouristique. Le fardeau financier, cependant, se révélait trop lourd à porter pour cette organisation consacrée, notamment, à la formation des futurs prêtres. « Nous avons assez sommairement examiné une vocation récréotouristique, nous avons même consulté à ce sujet-là, mais on nous a déconseillé de le faire, indique l’abbé, parce que la gestion s’avérait beaucoup plus compliquée ».

Quant à la valeur paysagère de la vallée de la rivière Ste-Anne, que la MRC de Charlevoix compare caractérise en beauté aux Hautes-Gorges-de-la-Rivière Malbaie dans son schéma d’aménagement, le supérieur général émet des doutes. « Pour connaître la vallée des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, je crois qu’on force un peu la note si on compare les deux choses ».


Aussi contesté à Beaupré

Le Bureau d’Audiences Publiques en Environnement (BAPE) a étudié une deuxième phase du parc Des-Neiges située dans la MRC de La Côte-de-Beaupré, à proximité du mont Ste-Anne. Dans son rapport publié en juin, la commission d’enquête estimait le projet justifié, car il s’inscrit dans la perspective de la transition énergétique et de la décarbonation de l’économie. Elle rappelait du même souffle l’importance de préserver les paysages puisque les éoliennes prévues par l’initiateur seraient visibles à partir du sommet du mont St-Anne.

Le BAPE recommandait au ministère d’obliger l’initiateur à consulter notamment les citoyens du milieu d’accueil, surtout à propos des 17 éoliennes plantées en périphérie de la station de ski du mont Ste-Anne. Sur ce point, Gilles Routhier s’inscrit en faux. « Moi, je suis persuadé qu’un remonte-pente de ski, au mont St-Anne, ça brise plus le paysage et la montagne qu’une éolienne. Il y a un aussi parc éolien sur la rive sud du fleuve St-Laurent au Massif-du-Sud de la région de Chaudière-Appalaches. Là-bas, ils ont fait une piste pour s’en approcher et les voir : c’est la piste la plus fréquentée. Si on voulait garder le paysage tel qu’il était il y a 400 ans, conclut-il, on arrêterait bien des choses » explique l’abbé Gilles Routhier, supérieur général du séminaire de Québec.


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