Le MELCCFP mandate un BAPE pour éventuellement créé un nouveau parc national aux dunes de Tadoussac.

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1 mars 2024


Le MELCCFP (Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs) souhaite ajouter le site Des-Dunes de Tadoussac, le statut de parc national. Un site situé dans la région de la Haute-Côte-Nord. Déjà propriétaire des terrains, le MELCCFP souhaite mettre en valeur ce haut lieu de l’observation d’oiseaux migrateurs de l’Est de Côte-Nord du golf St-Laurent, un témoin de l’histoire de l’occupation pré-européenne du territoire et celui de l’évolution post-glacière du continent Nord-Américain. Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a fait savoir par communiqué qu'un secteur de 6,5 km² était visé sur la rive nord, au abord de l’estuaire du Saint-Laurent. Pour respecter le mode de création législatif d’un parc national, le MELCCFP devras mandater une étude du BAPE (Bureau des Audiences Publique de l’Environnement) sur ce projet.

« Depuis 40 ans, le gouvernement du Québec a pour ambition d'offrir aux dunes de Tadoussac le statut de parc national pour mieux protéger ce secteur d'une beauté et d'une biodiversité incroyables, le mettre en valeur et favoriser son accès durable. » indique Benoit Charette, ministre du MELCCFP.

Ce parc national aura plusieurs missions. Il devra tout d’abord servir en tant que lieu de conservation. « Les parcs nationaux mettent en valeur les splendeurs de nos régions. Les dunes de Tadoussac offriront aux québécoises et aux québécois une vitrine exceptionnelle sur le majestueux St-Laurent », souligne Yves Montigny, député du comté René-Lévesque, dans le même communiqué. « Le site des dunes de Tadoussac est reconnu pour sa biodiversité, mais aussi pour son fort potentiel archéologique et récréotouristique qui pourrait être mis en valeur dans le futur parc national. Cet atout devrait contribuer à la vitalité socioéconomique de la Côte-Nord », ajoute le ministère québécois de l’Environnement.









Petite historique du projet de création d’un parc aux dunes de Tadoussac.













La terrasse des dunes de Tadoussac offre des points de vues remarquables sur l’estuaire marin du fleuve Saint-Laurent. Des paysages, modelés par la nature et par l’homme, marient la mer, les étendues sablonneuses, la forêt et le ciel. Il offre un accès spectaculaire sur le fleuve. Il s’ajoute en complémentarité à celui du parc marin du fjord Saguenay–Saint-Laurent. Géologiquement, la terrasse nommée « Les Dunes » est plus spécifiquement une terrasse marine formée, après la dernière glaciation (de - 115.000 à -11,700 ans), par le rehaussement isostatique de la croûte terrestre. Les dunes sont elles-mêmes des vestiges de l’histoire de l’évolution de la planète, puisqu’il s’agit en fait de terrasses marines très bien conservées.

La formation des dunes remonte à plus de -10 000 ans, lors de la dernière glaciation. Un énorme glacier, celui-là même auquel on doit la création du fjord Saguenay, s’était alors mis à fondre. Les eaux libérées ont provoqué un énorme dépôt de sédiments de sable et de graviers que le glacier avait laissés sur son passage. La croûte terrestre s’est ensuite graduellement redressée, entraînant le retrait de l’eau de mer en mer de Goldthwait, l’ancêtre géologique du golf St-Laurent. Ce processus s’est déroulé en plusieurs phases, ce qui explique les deux plateaux distincts que l’on voit aujourd’hui, qui composent ces terrasses marines.

Le site des dunes de Tadoussac est reconnu internationalement comme un haut lieu pour l’observation des oiseaux, puisqu’il constitue un corridor migratoire d’importance où les oiseaux convergent au printemps et à l’automne. On peut notamment y apercevoir des milliers de passereaux et de rapaces. C’est d’ailleurs à cet endroit que l’OTT (Observatoire d’Oiseaux de Tadoussac) effectue chaque année le suivi des espèces qui longent la terrasse des dunes lors de leurs migrations bi-annuelle. Selon le site EBird, 276 espèces d’oiseau ont été répertorier à ce site situé à 5 km à l’Est du village de Tadoussac. C'est le deuxième site le plus fréquenté d'ornithologie du Québec après celui de la réserve faunique fédérale de Cap-Tourmente.

Selon les projets d’aménagements du futur parc national, deux belvédères situés en haut du talus de la terrasse inférieure seraient rénovés, tout en demeurant au même endroit, de manière à ne pas nuire au programme de suivi de l’OTT (Observatoire d’oiseaux de
Tadoussac). Les belvédères serviraient à la fois de stations d’observation ornithologique, d’observation du milieu marin, d’aire de repos et d’abris.

En plus de la richesse de la faune aviaire, le secteur des dunes a été témoin de l’occupation du territoire depuis plus de 1000 ans. « Les artéfacts laissés depuis les premières visites des peuples autochtones témoignent de cette présence humaine qui date de cette époque. Le site a également servi de mouillage aux premiers européens, qui s’y protégeaient lors des tempêtes ou y attendaient les bonnes conditions pour poursuivre leur route dans le fjord Saguenay où sur le fleuve St-Laurent », rappelle Josée Guimond, conseillère en communication au ministère de l’Environnement du Québec.

Le secteur des dunes domine la baie Du-Moulin-à-Baude offrant un site panoramique exceptionnel pour contempler le St-Laurent. Les dunes peuvent atteindre à certains endroits jusqu'à 60 mètres de hauteur et surplombe à l’Est la baie marine Du-Moulin-à-Baude. Selon ce qui est prévu actuellement par le gouvernement québécois, un amphithéâtre serait aménagé afin d’offrir les activités d’interprétations du parc national. Il pourrait aussi accueillir des représentations artistiques et musicales. Un total de 11,3 km de sentiers de randonnées ainsi qu’un site de camping de 90 places seraient aussi aménagés.



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Le projet de création d’un nouveau parc national aux dunes de Tadoussac, dans la région de la Haute-Côte-Nord devra être revu suite à l’étude du BAPE (Bureau des Audiences Publiques Environnementales) inscrite pour sa faisabilité écologique, sociale et économique de ce projet du gouvernement québécois.

Le BAPE a conclut que l’addition d’un nouveau parc national québécois est la meilleure option, estime la commission d’enquête chargée de l’examen du projet. Après six rencontres, 116 mémoires déposés, six présentations verbales et 72 images et commentaires, le BAPE publie son rapport d’enquête et d’audience publique. Notamment en raison de la tenure publique des terrains municipaux et de la notoriété qu’il procure déjà à l’étranger. La protection de ce territoire situé en bordure du fleuve St-Laurent permettrait aussi de mieux encadrer un fort achalandage touristique dans ce secteur situé à deux km de l’embouchure du fjord Saguenay. 

Le rapport de 156 pages contient une description sommaire du projet, une synthèse des opinions et des préoccupations des participants, l’analyse de la commission ainsi que l’ensemble des constats et des avis qu’elle en dégage. Tout au long de ses travaux, la commission a constaté l’importance des dunes dans le quotidien et pour la qualité de vie des haute-nord-côtiers. Les participants ont exprimé un attachement unanime au secteur et la volonté d’en conserver le caractère pour les futures générations.

La phase d’aménagement et de construction des installations s’étalerait sur trois ans, pour un budget d’investissement de près de 50 millions de dollars, et permettrait la création de 171 emplois directs. La phase d’exploitation touristique est prévue de mai à septembre, à partir de 2029. La SEPAQ (Société des Établissements de Plein-air du Québec) pourrais créé jusqu’à 28 emplois saisonniers pour cette région.

La commission d’examen, qui a mené des consultations publiques à Tadoussac, constate toutefois le besoin de revoir le projet pour rechercher une plus grande acceptation de la part des tadoussaciens. Le BAPE recommande notamment de réviser la taille et l’emplacement du site de camping prévu, mais aussi de prévoir un accès gratuit du parc national pour les citoyens de la région, qui fréquentent déjà assidûment le secteur des dunes. 

Dans le cadre des consultations, notent les commissaires du BAPE, des participants ont exprimé le souhait que soient protégées des cultures et traditions locales telles que la cueillette de myes (coques) et de végétaux (bleuets, framboises, airelles, champignons, etc.), l’accès au territoire avec un chien et la libre circulation à cheval, à moto et même aux véhicules hors-route... Et plusieurs se demandent également si le statut de parc national est le plus approprié pour le secteur des dunes.

La formation de ces dunes, situées en terres publiques, remonte à plus de 10 000 ans, lors de la dernière glaciation que constitue la fin la période du pléistocène et le début de la fonte de ceux-ci à l’ère de l’holocène. Un énorme glacier, celui-là même auquel on doit le creusement du fjord Saguenay, s’était alors mis à fondre. Les eaux libérées ont provoqué un dépôt de sédiments que le glacier avait laissés sur son passage. Au fil des siècles suivant, la croûte terrestre s’est ensuite graduellement redressée, entraînant le retrait de la mer (ancienne mer de Goldthwait). Ce processus d’isostasie s’est déroulé en plusieurs phases, ce qui explique les deux plateaux distincts que l’on voit aujourd’hui, qui composent ces terrasses marines.

Rappelons que lors de la dernière campagne électorale de la CAQ (Coalition Avenir Québec) de 2022, le premier ministre François Legault souhaitais créé trois nouveaux parcs nationaux québécois : celui de la côte de Charlevoix (St-Siméon-Baie-Ste-Catherine-Palissades et de Baie‑des‑Rochers), celui aux dunes de Tadoussac (Fjord Saguenay-Tadoussac) et celui de Nibiischii (Jamésie-Eeyou Istchee). En plus, cinq parcs nationaux existants seraient agrandis, ceux du Mt-Orford (Estrie), de Plaisance (Outaouais), des Îles-de-Boucherville (Montréal-Montérégie), Mt-St-Bruno (Montérégie) et celui du Bic (Bas-St-Laurent).





Le Québec s’est engagé a ajouter plus de 200 000 km2 de territoires terrestres protégés mais aussi au moins 30 000 km2 de territoires marins protégés d’ici la fin de la décennie (2030). La plus grande province canadienne avec l'immensité de son territoire d'une superficie de 1,7 million de kilomètres carrés et plus de 12 000 kilomètres de frontières. De cette superficie, 92 % fait partie du domaine de l'État québécois. En 2024, le réseau des aires protégées du Québec s’étend sur 274 431 km^2.




Le Québec a essentiellement honoré son engagement faite à la COP-15 (conférence de Nagoya de 2010 sur la biodiversité) de protéger 17 % de ses terres et de ses eaux intérieures depuis 2020, grâce à une importante expansion de son réseau d’aires protégées. Les plus grandes avancées ont été réalisées en majeur partie dans le grand nord du Québec, en Jamésie (Eeyou-Istchee), au Nunavik et au Nitassinian. Dans ces régions, les nations et les communautés Cries, Inuites, Naskapie et Innues ont recensé de vastes zones d’importance écologique et culturelle à protéger et ont travaillé avec le gouvernement afin d’en assurer la protection en vertu de la législation québécoise. Malgré cette remarquable performance, il reste encore de nombreux et importants projets de sites d'aires protégés dans le sud du Québec et aussi à ceux situés des régions de la forêt boréale méridionale qui sont en attente d'une désignation officielle de la part de l'État québécois.



D’autres consultations sont prévues plus tard cet automne sur ce projet de création de parc national aux dunes de Tadoussac.


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