Bonjour !
Victoire citoyenne à Pincourt.
Un groupe de citoyens de la municipalité de Pincourt de l’île Perrot réussissent à protéger un parc forestier des mains des promoteurs immobiliers.
La ville à procéder à l’acquisition du boisé Rousseau en 2021, que le gouvernement a approuvé le règlement d’emprunt no906. À l’automne 2022, la ville a racheté les derniers lots du boisé Rousseau d’une superficie totale de 41700 mètres carrés pour une facture totale de 4,3 millions de dollars. Ce boisé est situé à l’ouest de l’île Perrot, c'est un boisé riverain bordant près de la rivière Des-Outaouais, situé également près des embouchure du lac Des-Deux-Montagnes au sud-ouest et celui du lac St-Louis au nord-ouest. Le site de ce parc forestier est situé à 7 km à l’ouest de l’île de Montréal.
Membres de l'association de protection du boisé Rousseau (Pincourt-Vert).
Ce groupe a été créé pour empêcher le développement des zones humides au boisé de Rousseau.
Voici l’historique du dossier du boisé Rousseau
D’après le registre foncier de la ville de Pincourt, le boisé Rousseau est composé de 46 lots, dont 31 appartiennent une la compagnie à numéro, 9 lots appartiennent à la compagnie Développement-Banlieue-Ouest-inc. et 6 autres appartiennent à des propriétaires individuels. Depuis 1954, le zonage de la ville permet le développement immobilier à cet endroit. La ville de Pincourt à autoriser un projet de lotissement mené par l’homme d’affaires David Benatar, projet qui a également obtenu le feu vert du ministère québécois de l’Environnement, en 2017. Plusieurs citoyens remettent en question les conclusions des experts mandatés par le promoteur. Ce rapport soumis en 2016 par le promoteur David Benatar au ministère de l’Environnement indiquait «
qu’aucune espèce en situation précaire n’a été relevée au cours de l’inventaire conduit à la fin du mois d’août ». Le document préparé par le groupe de recherche et d’études en bio-statistique et en environnement (G.R.E.B.E.), une firme privée mandatée par le promoteur, était basé sur deux visites effectuées au boisé Rousseau le 26 avril et le 30 août 2016. La première était consacrée à l’inventaire faunique et la deuxième, à l’inventaire floristique.
Plusieurs citoyens remettent en question les conclusions des experts du promoteur. En juin 2018, deux citoyennes représentant l’organisme Pincourt-Vert, Carole Reed et Shelagh McNally, mandatent une firme de biologistes, Terra-Humana-Solutions, afin de réaliser une étude de caractérisation biologique du boisé Rousseau. Entre 2018 et 2019, la ville de Pincourt après que des citoyens aient payés de leurs poches un premier rapport confirmant la richesse du boisé Rousseau – contrairement au rapport commandé initialement par les investisseurs immobiliers. L’équipe de Terra-Humana rapporte la présence de plusieurs espèces menacées et conclut que le boisé Rousseau présente «
une grande diversité d’espèces botaniques ». Les biologistes recommandent aussi que des inventaires soient effectués au printemps et à l’été 2019 pour mieux évaluer la valeur écologique du boisé.
Sans l’action des citoyens, le boisé aurait fort probablement été détruit. La ville de Pincourt a du mandaté la firme WSP, une firme canadienne d’ingénierie-conseil, afin de réaliser une caractérisation biologique complète des inventaires fauniques et floristiques du boisé Rousseau. Dans un rapport qui fait près de 200 pages, les biologistes de WSP relèvent la présence de sept espèces floristiques et de cinq espèces fauniques à statut particulier. Ils concluent que «
plus de 87 % de la zone d’étude présente une valeur écologique élevée ».
Au total, les dépenses de Pincourt-Vert se sont élevées entre 15 000 $ et 17 000 $ pour sauver le boisé, souligne M
me Reed. Pour Shelagh McNally, l’étude réalisée par Terra-Humana a été déterminante pour faire pencher la balance. «
Nous avons demandé que les deux rapports soient examinés et comme le rapport du promoteur et notre rapport étaient si opposés, la ville n’a eu d’autre choix que de faire son propre rapport. » Selon M
me McNally, plusieurs membres du conseil municipal étaient alors convaincus à 100 % que la forêt n’était qu’un marécage sans valeur. «
On nous a dit que l’étude de WSP serait de l’argent gaspillé. Certains d’entre eux ont été surpris par les résultats de leur propre rapport. Il est devenu évident que le rapport du promoteur était biaisé et que le certificat n’aurait jamais dû être délivré. »
Le boisé Rousseau, à Pincourt, appartient dorénavant à cette petite municipalité de 15 000 habitants. À l’automne 2022, la ville a racheté les derniers lots du boisé d’une superficie de 41 700 mètres carrés pour une facture totale de 4,3 millions de dollars.
Dans la foulée de ces évènements, la compagnie anciennement propriétaire des lots du boisé Rousseau a entamé des procédures légales pour forcer la ville à autoriser le développement immobilier du boisé.
Allez voir ce lien de l’article du journaliste Éric-Pierre Champagne pour le journal La Presse :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]