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Un oiseau rare refait surface à Madagascar…
1 mars 2023
Après une partie de cache-cache longue de 24 ans, le tétraka sombre a de nouveau pointé le bout de son bec, au grand soulagement de la communauté scientifique. L'oiseau à gorge jaune a été observé à deux reprises lors d'une mission ornithologique en décembre au sein d'une forêt reculée dans le nord-est de Madagascar. Après 40 heures de voiture et une demi-journée de marche, l'équipe s'était rendue sur les lieux où cette espèce rare avait été vue pour la dernière fois en 1999. Là, ils ont découvert une forêt en piteux état, convertie en grande partie en plantations de vanille malgré son statut protégé. Mais au bout de plusieurs jours, l'oiseau a été repéré en sautillant dans les sous-bois près d'une rivière rocheuse et pris en photo.
«Si le tétraka sombre préfère les zones proches des rivières, cela pourrait expliquer pourquoi il nous a échappé pendant si longtemps», a raconté John Mittermeier, directeur du programme Oiseaux-Disparus de l'American-Bird-Conservancy et membre de l'équipe. En effet, «
l'observation des oiseaux dans les forêts tropicales consiste à écouter les cris des oiseaux, et on a donc naturellement tendance à éviter de passer du temps à côté de rivières bruyantes», a-t-il expliqué. Une deuxième équipe a repéré un autre tétraka sombre qui passait la plupart de son temps dans la végétation dense près d'une rivière, probablement à la recherche d'insectes et d'autres proies. «
Maintenant que nous avons trouvé le tétraka sombre et que nous comprenons mieux l'habitat dans lequel il vit, nous pouvons partir à sa recherche dans d'autres régions de Madagascar», a annoncé Lily-Arison René de Roland, directrice du programme Madagascar du Fonds Peregrine. Le tétraka sombre
Xanthomixis tenebrosus,(synonymes et anciens noms latin du tétraka sombre -
Crossleyia tenebrosa, Bernieria tenebrosa, Phyllastrephus tenebrosus). Il figure parmi les dix espèces d'oiseaux disparus les plus recherchées, une liste gérée conjointement par les associations de conservation des habitats naturels : Re-Wild, American-Bird-Conservancy et BirdLife-International, tous partenaires de l'expédition.
Plus de la moitié des oiseaux de Madagascar, soit quelque 115 espèces, sont endémiques, c'est-à-dire qu'on ne les trouve nulle part ailleurs. Plus de 40 espèces d'oiseaux de l'île sont classées comme menacées d'extinction sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Le tétraka sombre n'est pas classé à cause du manque de données. Les facteurs principaux de la perte de biodiversité à Madagascar sont la destruction des forêts pour faire place à l'agriculture, la dégradation des habitats, les espèces envahissantes, le changement climatique et la chasse. Selon des recherches antérieures, environ 40% de la couverture forestière originelle de l'île a disparue entre les années 1950 et 2000.
L'oiseau sur cette photo est retenu par un professionnel qualifié avec les permis appropriés. Photo de John C. Mittermeier.
John C. Mittermeier a obtenu une maitrise en conservation de la biodiversité de l'Université d'Oxford, et maîtrise en ornithologie du Musée des sciences naturelles de l'Université d'État de Louisiane. En 2014, il a été reconnu comme l'un des 30 meilleurs jeunes leaders scientifiques de moins de 30 ans par le magazine Forbes. Il travaille actuellement à l'American Bird Conservancy à Washington, DC, en tant que directeur de la sensibilisation aux espèces menacées. Sa passion l’a conduit à des expéditions dans plus de vingt pays et il à passer plus de deux ans à camper dans des forêts tropicales en Amazonie, à Madagascar, aux îles Salomon.
Le Tétraka sombre (
Xanthomixis tenebrosa) est un petit passereau vivant uniquement à Madagascar. Une île située à l’Est du continent africain, elle couvre une superficie de 587 000 km2. L’île de Madagascar, en raison de son isolement biogéographique, de sa grande variété de ses climats et de ses reliefs variés de son territoire. Ces facteurs ont favorisés le développement d'une faune et d'une flore uniques au monde, qui en partie endémiques de cette terre de l’océan indien. Aucune observation fiable de cette espèce n'avait été enregistrée au cours des vingt dernières années, ce qui laissait craindre une extinction…. Mais des ornithologues en ont à nouveau observé à trois reprises début 2023, ce qui permet d’espérer que l’espèce ait trouvé le moyen de survivre malgré l’extension des cultures de vanille au détriment de son habitat naturel ; la taille de sa population reste cependant inconnue. On trouve cette espèce encore mystérieuse dans les forêts de plaine et de moyenne altitude humides et sempervirentes (plante qui garde ses feuilles tout au long de l'année). Cet oiseau se nourrit de petits insectes, de larves et de petites araignées qu’il déniche à la fois sur le sol et dans le bas des arbustes. D'après l’UICN (
Union internationale pour la conservation de la nature), son habitat se réduit du fait de la culture sur brûlis par les agriculteurs , ce qui entraîne une repousse progressivement plus dégradée et conduit finalement à des zones couvertes de fougères ou à des prairies. Une grande partie de la plaine côtière orientale a déjà été presque totalement défrichée ou ce qui en reste est couverte de forêts fortement dégradées. Comme un peu partout sur la planète, les habitats naturels restants sont sous forte pression du à la croissance de la population humaine mais surtout à l'exploitation excessive de l’industrie forestière international. Source Wikipédia.
Article de l’agence France-Presse sur TVA-Nouvelle.
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Bien qu’IBird n’as pas ajouter cette espèce, le tétraka sombre à leur liste officiel, probablement pour des causes de sécurité et de protection à cette espèce rare et menacé. Par curiosité, allez voir ce lien IBird sur une autre espèce, le tétraka malgache (Bernieria madagascariensis). Un site qui est situé dans la même région que celui qui a été redécouvert, celui dans le district d'Andapa situé au nord-est de l’île de Madagascar.
L’ont voient bien sur l’image satellite que les grandes forêts tropicals sont limitées et très parsemées.
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