Qu'est-ce que les recensements des oiseaux de Noël … ?

Bonjour !

15 janvier 2024





Le Recensement des Oiseaux de Noël (RON) est une activité d’un regroupement d’observateurs d’ornithologies organiser par Oiseaux-Canada qui se fait à chaque année, entre le 14 décembre et le 5 janvier inclusivement par des dizaines de milliers de personnes aux Amériques. Ils participent au recensement des oiseaux pendant la périodes des fêtes, soit de Noël aux Rois dans chaque région désignée en Amériques. Il s’agit en fait d’un inventaire fait sur les oiseaux que l’on peut observer en période hivernale. Tout les données ainsi recueillies vont permettent de suivre les tendances des populations hivernales d’oiseaux à l’échelle des Amériques. 


Comment procède-t-on pour faire un inventaire aviaire ?

En gros, il s’agit d’identifier, de dénombrer et de noter tous les oiseaux observés et entendus au cours d’une journée entre le 14 décembre et le 5 janvier, à l’intérieur d’un territoire circulaire prédéterminé de 12 km de rayon que l’on appelle « cercle de dénombrement » et au Québec en compte maintenant plus de 40 cercles. Les données répertoriées sont compilées à l’échelle locale et les résultats des inventaires sont diffusés sur le site web d’Oiseaux-Canada et de la National-Audubon-Society. Ces données sont utilisées par les naturalistes et les biologistes pour suivre les tendances et les répartitions des populations d’oiseaux d’une année à l’autre.
























Marcel Darveau, Gilles Chaumel et Clara Casabona nous présente un vidéo lors du parcours ornithologique dans le cercle Neuville-Tilly du RON-120. Près de la réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher.






Les origines du premier RON 

C’est au début du 20e siècle que le premier recensement des oiseaux de Noël s’est effectué. À cette époque, la tradition était bien différente d’aujourd’hui. Le jour de Noël, des chasseurs, répartis en équipes, parcouraient les boisés et les champs pour abattre au bout du fusils, tous les oiseaux et les mammifères qu’ils apercevaient. C’était la méthode utilisée pour effectuer le dénombrement des animaux dans une région. Mais en 1900, un américain du New Jersey, M. Franck Chapman (1864-1945), invite les amateurs d’oiseaux à faire un tout autre type de chasse : un dénombrement d’oiseaux, armé uniquement de jumelles. Cette année-là, 27 personnes ont répondu à l’appel et c’est ainsi qu’est née une tradition maintenant centenaire. Depuis ce temps, le programme a pris de l’ampleur et les méthodes de dénombrement ont été uniformisées. C’est la National Audubon Society  qui en établit les règles et qui compile les données pour tout le continent américain. Au Canada, ce programme est géré par Oiseaux-Canada. 



Des résultats intéressants pour la saison du RON 2022-2023 :

La 123e édition du Recensement des Oiseaux de Noël (RON) a été une réussite au Canada. Ce résultat est dû aux milliers d’observateurs et d’amants de la nature qui ont décidé de braver le froid et de passer une journée dehors, ou à la chaleur au travers de leurs fenêtres, pour compter nos petits visiteurs ailés. Sans les données des contributions statistiques de la part des citoyens, des compilateurs et des réviseurs régionaux, le RON n’existerait pas. Merci à tous ceux qui pour leurs engagements envers les oiseaux, de la conservation et de l’environnement donnent de leurs temps pour la préservation la nature.

C’est au terme de la 123e saison du RON-Canada. Les participants qui ont soumis leurs observations au recensement des oiseaux de Noël ont patrouillés 476 cercles (périmètres) de recensement, soit trois de plus que l’an dernier (2021-2022). Trois nouveaux cercles ont été ajouter, ainsi qu’un autre cercle qui était en attente des résultats. Les nouveaux cercles étaient les suivants : celui de Lake-Louise (BowKan-Birders) en Alberta, de Port-Blandford à Terre-Neuve, de Goderich en Ontario et d’Argenteuil au Québec. Au total, 10 463 personnes qui ont participé sur le terrain et 3816 propriétaires de mangeoires qui ont participé chez eux faisaient partie des 476 cercles dans l’ensemble du Canada. C’est en Ontario que le nombre de cercles actifs était le plus élevé, soit 123; venaient ensuite la Colombie-Britannique (92) et l’Alberta (56). C’est également dans ces trois provinces, dans le même ordre, qu’on comptait le plus de participants, soit respectivement 4 626, 3 464 et 1 670 personnes.

Pendant la saison du RON-123 (2022-2023), 3205861 oiseaux de 279 espèces ont été signalés à un total de 476 cercles de sites d’observations au Canada. C’est en Colombie-Britannique qu’on comptait la plus grande diversité d’espèces : 218 espèces répartis dans 92 cercles d’observations et ensuite en Ontario : 183 espèces répartis dans 123 cercles d’observations, en Nouvelle-Écosse : 168 espèces répartis dans 32 cercles d’observations, au Nouveau-Brunswick : 142 espèces répartis dans 48 cercles d’observations, au Québec 129 espèces répartis dans 38 cercles d’observations, en Alberta : 111 espèces répartis dans 56 cercles d’observations, à Terre-Neuve-Labrador :102 espèces répartis dans 10 cercles d’observations, en Saskatchewan : 85 espèces répartis dans 39 cercles d’observations, au Manitoba : 75 espèces répartis dans 20 cercles d’observations,  à l’Île-du-Prince-Édouard : 73 espèces répartis dans 3 cercles d’observations, au Yukon : 41 espèces répartis dans 9 cercles d’observations, aux Territoires du Nord-Ouest : 23 espèces répartis dans 4 cercles d’observations et au Nunavut 2 espèces répartis dans 2 cercles d’observations.

Les conditions météorologiques au tout début de l’hiver, soit à la fin novembre et au début de décembre, peuvent dicter le déroulement d’une saison du RON (2022-2023) quant à l’abondance et à la diversité des espèces. C’est particulièrement vrai dans les régions les plus froides du pays, où ces conditions peuvent déterminer la présence ou l’absence d’eau libre. La période précédant la 123e édition du RON s’annonçait typique, voire plus chaude, mais les choses allaient changer au fil de l’hiver. Une vague de froid relativement précoce en décembre s’est produite dans la région de l’Atlantique; toutefois, à mesure que la saison avançait, certains participants ont fait état d’un temps plus doux que la moyenne. De l’est vers l’ouest, le Québec et l’Ontario ont connu un début d’hiver doux qui a été brusquement interrompu, et dans certaines régions de manière dévastatrice, par une forte tempête aux environs du jour de Noël. Les provinces des Prairies ont connu des conditions normales ou légèrement plus froides que d’habitude, ce qui a réduit la participation en certains endroits. De même, une poussée soudaine de conditions hivernales a eu lieu dans beaucoup de cercles de recensement le long de la côte de la Colombie-Britannique, où les observateurs ont connu un temps plus froid et plus enneigé que d’habitude. Le Lower-Mainland de la Colombie-Britannique n’étant pas connu pour ses fortes chutes de neige, de nombreux participants ont sagement choisi de compter les oiseaux depuis leur domicile.



Points saillants du RON par région au Canada en 2022-2023.

Les dix espèces les plus abondantes (nombre d’individus signalés) pendant le 123e du recensement des Oiseaux de Noël au Canada étaient les suivantes, indiquées dans l’ordre décroissant : corneille d’Amérique (corvus brachyrhynchos), bernache du Canada (branta canadensis), canard colvert (anas platyrhynchos), junco ardoisé (junco hyemalis), canard d’Amérique (mareca americana), jaseur boréal (bombycilla garrulus), moineau domestique (passer domesticus), bécasseau variable (calidris alpina), oie des neiges (anser caerulescens) et pigeon biset (columba livia). Aucune nouvelle espèce ne s’est ajoutée pendant le 123e RON à la liste permanente du Canada, qui demeure à 439 espèces. 



Dans les maritimes :

À St-John’s, Terre-Neuve : L’oie à bec court (anser brachyrhynchus) est présente pour une sixième saison consécutive, elle était la première espèce comptant parmi les points saillants pour cette région. Une barge rousse (limosa lapponica), découverte la veille du début du recensement dans la région d’Halifax-Darmouth, était un ajout bienvenu. Les oiseaux de rivage en général ont fait belle figure dans la région atlantique, où l’on a signalé la présence, entre autres, de bécassins à long bec (limnodromus scolopaceus), de bécasseaux maubèches (calidris canutus) et de petits chevaliers (tringa flavipes). Le nombre de signalements d’urubus à tête rouge (cathartes aura) et de pics à ventre roux (melanerpes carolinus) continue d’augmenter dans la région, ce qui indique peut-être une expansion vers le nord de l’aire de ces deux espèces. Parmi les nombreux passereaux rares signalés, le tohi à queue verte (pipilo chlorurus) et la paruline à tête jaune (setophaga occidentalis), deux espèces observées régulièrement beaucoup plus à l’ouest, sont dignes de mention.



En Ontario :

 Malgré les conditions météorologiques difficiles, des mentions dignes d’intérêt nous sont provenues de l’Ontario, dont un bécasseau semi-palmé (calidris pusilla) et un chevalier grivelé (actitis macularius) à Blenheim, un grand cormoran (phalacrocorax carbo) pendant la semaine du recensement, un passerin indigo (passerina cyanea) à Nipigon-Red-Rock, une paruline des ruisseaux (parkesia noveboracensis) à Cedar-Creek et une paruline à gorge jaune (setophaga dominica) à Delta, une petite ville située au nord-est de la ville de Kingston en Ontario.



Et du côté québécois :

Le Québec a connu une saison record en ce qui a trait aux espèces irruptives avec des comptes élevés de jaseurs boréaux (bombycilla garrulus), de durbecs des sapins (pinicola enucleator), de gros-becs errants (coccothraustes vespertinus) et même de plectrophanes des neiges (plectrophenax nivalis). Toutefois, certains fringillidés n’étaient pas au rendez-vous; les comptes de sizerins flammés (acanthis flammea) étaient à la baisse. Plusieurs points saillants sont à signaler pour la province, notamment un guillemot de Brünnich (uria lomvia) à Percé, des fulmars boréaux (fulmarus glacialis) à Otterburn Park et Chicoutimi-Jonquière et un solitaire de Townsend (myadestes townsendi) en cavale.












Le RON junior, une activité dédiée pour les plus jeunes :




Inspiré par le programme du recensement des oiseaux de Noël, l’association du Sonoma-Birding de Californie ont créé en 2007 un RON pour les plus jeunes amateurs d’ornithologie qui mobilise de nouvelles générations d’ornithologues amateurs d’un bout à l’autre de notre du continent américain. Les dénombrements du RON-Junior sont coordonnés à l’échelle locale par des groupes de naturalistes ou communautaires tout au long des mois de décembre et de janvier. Des guides expérimentés montrent aux jeunes participants comment identifier les espèces locales et utiliser des jumelles puis les amènent dehors pour trouver et compter les oiseaux. Après leur excursion, les jeunes dégustent du chocolat chaud et échangent sur leurs observations. Leurs données d’observation sont envoyées sous la forme d’une liste en ligne puis acheminées au site web d’eBird-Canada, où elles seront utilisées par des scientifiques.




Site du RON d’Oiseaux-Canada : 
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Guide et règles du RON :
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Site du MELCCFP (Ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs) :
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Site du RON Québec :
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Pour les plus jeunes, site du RON junior :
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Site d’Audubon :
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Site d’Oiseaux-Canada :
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À noter : 


Les résultats du recensement des oiseaux de Noël du RON 2023-2024 de la 124 édition sont en attente. Les données de cette année sont présentements en cours et ils ne seront pas disponibles tant que toutes les données n'auront pas été examinées et confirmées par tous les éditeurs régionaux du RON-124.



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