Ottawa octroie de 1,5 million $ pour la protection d’espèces menacées au fleuve St-Laurent

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1-08-2023

Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, octroie 1,48 million de dollars sur quatre ans pour l’acquisition de terrains pour les protéger les secteurs qui se trouvent dans la zone intertidale (l’estran) des basses terres du fleuve St-Laurent; l’archipel de L’Isle-aux-Grues (21 îles), l’île d’Orléans, la Côte-de-Beaupré, la Rive-Sud de l’estuaire du Bas-Laurent (29 îles), les marécages de Grondines et ceux de Sainte-Anne-de-la-Pérade situés en amont de la ville de Québec. Les Basses-Terres du Saint-Laurent figurent parmi les 11 lieux prioritaires désignés dans l’approche pan-canadienne pour la transformation favorable à la conservation des espèces en péril.



Du côté de la région de la Mauricie

Le ministère fédéral de l'Environnement à fait également l'acquisition de terrains pour les protéger un secteur situé en Mauricie à la tourbière du Lac-à-la-Tortue. Cette tourbière d’une superficie de 66 kilomètres carrés, est le plus grand complexe tourbeux des basses-terres du Saint-Laurent. Sa formation, qui a débuté il y a 10 000 ans, lui a permis d'accumuler un total de 6,36 mégatonnes de carbone terrestre. Le secteur de la tourbière du Lac-à-la-Tortue, était anciennement surnommé « La savane à caribou », elle a abriter une variété importante d'espèces animales, dont le castor (castor canadensis), le coyote (canis latrans), la couleuvre à ventre rouge (storeria occipitomaculata), la grenouille des bois (lithobates sylvaticus) et la grenouille verte (pelophylax lessonae). L'orignal (alces alces), l'ours noir (ursus americanus) et le cerf de Virginie  (odocoileus virginianus) sont au nombre des grands mammifères qui fréquentent ce vaste site. De plus, on y trouve plusieurs mares et marécages peuplés de nombreuses espèces de sauvagines, dont le canard noir (anas rubripes), le canard branchu (aix sponsa), le grand Héron (ardea herodias) et la sarcelle à ailes bleues (spatula discors). On y a aussi observé la grue du Canada (grus canadensis) à maintes reprises au cours des dernières années et des espèces floristiques à statut précaire, telles que la woodwardie de Virginie (anchistea virginica), une fougère rare à tige presque noire, et l’utriculaire à scapes géminées (Utricularia geminiscapa) , une plante carnivore étonnante dont les racines flottantes contiennent de petits pièges. 

Le CNC a débuté en 2005 son travail au secteur de Lac-à-la-Tortue, un grand complexe d’habitats humides composé de marais, de tourbières arbustives avec et sans mares, de tourbières boisées et de boisés tourbeux. Le CNC est propriétaire de près de 49 km2 (4 900 ha) du site de la Tourbière-du-Lac-à-la-Tortue qui est située dans les territoires des municipalités de Shawinigan et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Selon des recherches historiques du site révèlent que parfois des faits surprenants et sont oubliés de la plupart d'entre nous. Par exemple, le Montreal-Herald et le Daily-Commercial-Gazette, du lundi 18 décembre 1882, mentionnent un projet de rassemblement pour une battue dans le secteur situé entre les municipalités de Mont-Carmel et celui de Lac-à-la-Tortue, par un groupe de sportsmen (des chasseurs) de Montréal. On y rapportait la présence d’immenses troupeaux de caribous des bois … (rangifer tarandus caribou), ce qui expliquerais ce surnom inusité de « Savane à Caribou. »

Ces secteurs abritent 21 espèces en péril, dont le goglu des prés (dolichonyx oryzivorus), le hibou des marais (asio flammeus) et la gentiane de Victorin (gentianopsis virgata ssp. victorinii), une espèce de plante qu’on ne retrouve qu’au Québec.


Le ministre Steven Guilbeault, a annoncé que ces sommes sont prévue pour soutenir les projets de l’organisme CNC (Conservation de la Nature du Canada), c'est une organisation privée sans but lucratif qui se spécialise dans l’acquisition de terrains pour les protéger à perpétuité. Ce financement accordé à CNC s’ajoute à la somme de 250,000 $ déjà octroyée à l’organisme pour les années 2020 à 2023. Les fonds investis permettront également de restaurer des habitats dégradés notamment par la présence d'espèces exotiques envahissantes, l'érosion côtière et la présence de déchets et de sensibiliser différents groupes aux bienfaits de concilier les usages du territoire. Le gouvernement du Canada s’engage fermement à prendre des mesures concrètes pour protéger la biodiversité et contribuer aux objectifs mondiaux fixés lors de la COP15. La 15^e réunion de la Conférence Of Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique réunissait près de 20 000 délégués de plus de 190 pays et États membres pour engager d'importantes négociations et un dialogue concernant la conservation de la biodiversité. Grâce à l’adoption du cadre mondial de la biodiversité présider par la ville chinoise de Kunming et tenue à Montréal en décembre 2022. Le Canada s’efforce de préserver la nature à l’échelle mondiale, de stopper et d’inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, et de placer les milieux naturels sur la voie du rétablissement d’ici 2050.



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