Bonjour ! Historique.
Malheureusement, l’usage des pesticides n’est pas près de diminuer.
19 juillet 2021
Santé-Canada veut autoriser plus de pesticide glyphosate sur des aliments. Pour les légumineuses et les noix, le Canada est prêt à devenir moins exigeant que les États-Unis et la Chine.
L'utilisation du glyphosate, commercialisé sous la marque
Round-Up, est en constante augmentation. En 2019, au Québec, il s'en est vendu 1 878 525 kilos, soit deux fois plus qu'au début des années 2000 et quatre fois plus que dans les années 1990. Depuis quelques années, une pratique controversée prend de l'expansion : la pulvérisation des céréales et des légumineuses juste avant la récolte pour sécher le champ et faciliter le travail des moissonneuses. cette façon de faire est dénoncée par les experts, car elle augmente les risques que les résidus de pesticides se retrouvent dans nos assiettes. Plusieurs pays d'Europe comme la Belgique et l'Italie l'interdisent. Des fabricants de pâtes italiennes ont d'ailleurs cessé d’importer du blé canadien pour cette raison.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]4 août 2021
Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il allait finalement reculer sur sa décision d’augmenter les limites légales permises de résidus de glyphosate dans certaines cultures. Devant la grogne, le gouvernement de Justin Trudeau a finalement fait marche arrière en gelant sa décision au moins jusqu’au printemps prochain, le temps de mener plus d’études. «
Le gouvernement du Canada suspend les augmentations des limites maximales de résidus (LMR) qui ont été proposées, y compris pour le glyphosate. Par conséquent, aucune augmentation des LMR n'aura lieu avant au moins le printemps 2022», ont indiqué conjointement les ministres de la Santé, Patty Hajdu; de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, et de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson.
Pour des raisons obscures qui ont des relents de lobbying, le gouvernement du Canada non seulement ne considère pas le bannissement du glyphosate, il a même tenté d’en augmenter les limites légales de résidus permises dans certaines cultures, dont les légumineuses. N’eut été des protestations médiatisées, le projet aurait abouti. Ottawa a gelé son intention jusqu’à ce printemps, le temps de mener davantage d’études. En effet, Santé-Canada juge que la molécule ne présente «
probablement pas de risque pour le cancer humain ». Sauf que le gouvernement fédéral se fait reprocher par des scientifiques indépendants de trop baser ses évaluations sur les données des compagnies de pesticides.
Compte tenu de la position assez relaxe d’Ottawa sur la question, il revient donc aux municipalités d’encadrer ou non l’utilisation et/ou la vente de produits pouvant contenir du glyphosate sur leurs territoires.
L’utilisation de glyphosate est homologuée au Canada jusqu’en 2032, cependant que le centre international de recherche sur le cancer, relevant de l’Organisation Mondiale de la Santé, considère le glyphosate comme un «
cancérigène probable ». D’ailleurs, un peu partout dans le monde, les pays resserrent la vis au
Round-Up. Quelques exemples. L’Allemagne va plus loin que quiconque. En plus d’interdire déjà l’utilisation du glyphosate par les consommateurs et en général dans les milieux urbains, le pays a adopté une loi qui interdira à partir de 2024 son utilisation même à des fins agricoles. Principal motif invoqué: enrayer le déclin des colonies d’insectes et d’abeilles. Idem au Mexique où à compter du 31 janvier 2024, cet herbicide sera complètement interdit. Coup de théâtre aux États-Unis, contrée des poursuites à tout vent, la compagnie
Bayer a volontairement retiré son
Round-Up du marché afin de s’éviter de probables représailles juridiques.
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